Selon les chiffres officiels communiqués par la Commission nationale de recensement général des votes, Paul Biya, âgé de 92 ans, a remporté l’élection présidentielle au Cameroun avec 53,66 % des suffrages. Ces résultats provisoires, transmis au Conseil constitutionnel, confirment la victoire du président sortant face à son principal challenger, Issa Tchiroma Bakary, qui arrive en deuxième position avec environ 18 % des voix d’écart.
Ce nouveau succès électoral ouvre la voie à un huitième mandat pour Paul Biya, déjà au pouvoir depuis 43 ans. Figure centrale de la vie politique camerounaise, il avait accédé à la présidence en 1982, succédant à Ahmadou Ahidjo. Depuis, il a su maintenir une emprise incontestée sur l’appareil d’État, malgré les critiques récurrentes de l’opposition et des organisations de la société civile sur la transparence du processus électoral.
Le scrutin, organisé dans un climat de tension et de méfiance politique, s’est déroulé dans un contexte marqué par les défis sécuritaires persistants dans les régions anglophones et par une lassitude sociale grandissante. Toutefois, les autorités électorales affirment que le vote s’est globalement bien déroulé et que les résultats reflètent « la volonté exprimée par le peuple camerounais dans les urnes ».
Du côté de l’opposition, certains candidats contestent déjà ces chiffres, dénonçant des irrégularités dans plusieurs circonscriptions. Les observateurs nationaux et internationaux appellent quant à eux à la retenue et au respect des procédures légales.
Le Conseil constitutionnel, dernière instance habilitée à valider les résultats, devrait proclamer les résultats finaux dans les prochains jours. En attendant, le Cameroun retient son souffle alors que Paul Biya, doyen des chefs d’État africains en exercice, s’apprête à entamer un nouveau mandat à la tête du pays.




