Cameroun : Issa Tchiroma appelle à trois jours de villes mortes pour dénoncer la « confiscation de la souveraineté populaire »

Dans une adresse solennelle à la nation diffusée ce jeudi soir, l’ancien ministre et candidat à la magistrature suprême, Issa Tchiroma Bakary, a appelé la population camerounaise à observer trois jours de villes mortes, du 3 au 5 novembre 2025. Une initiative qu’il présente comme un acte de résistance pacifique face à ce qu’il qualifie de « confiscation de la souveraineté populaire ».

« Depuis la proclamation de résultats tronqués, notre pays traverse une tension inédite. Mais cette fois, le peuple s’est levé. Debout, digne, courageux, il a dit non à la confiscation du pouvoir », a déclaré l’opposant, visiblement déterminé à poursuivre le bras de fer engagé avec le régime en place.

Selon lui, les manifestations post-électorales auraient déjà coûté la vie à des centaines de Camerounais, tandis que plusieurs milliers d’autres auraient été arrêtés à travers le pays. Il accuse le pouvoir d’avoir répondu « aux chants de liberté par le fracas des armes », comparant la répression actuelle aux événements sanglants de 1984, qui avaient marqué l’histoire du Cameroun moderne.

Issa Tchiroma s’en est également pris à ce qu’il appelle le « cynisme du pouvoir », évoquant une vidéo devenue virale dans laquelle le président du Conseil constitutionnel se serait vanté d’avoir « assuré la victoire du Président sortant ». « Quelle honte pour notre République ! », s’est-il indigné avant de lancer : « Un peuple qui a perdu la peur est un peuple invincible. »

L’ancien ministre appelle ainsi ses concitoyens à une résistance pacifique mais ferme. Il invite les Camerounais à fermer leurs commerces, suspendre leurs activités et observer un silence collectif durant trois jours, afin de « rappeler au régime que la force d’une économie, c’est son peuple ».

Cette initiative de désobéissance civile, qui s’annonce comme un test majeur pour l’opposition, risque de raviver la tension déjà perceptible dans plusieurs grandes villes du pays. Dans les quartiers populaires comme dans les centres urbains, les avis divergent : entre lassitude face à l’instabilité politique et volonté de changement, la population se trouve partagée.

En conclusion de son message, Issa Tchiroma a tenu à réaffirmer sa détermination : « Je ne trahirai jamais le peuple. La lutte continue jusqu’à la victoire. »

Il a achevé son discours par un ton mêlant émotion et défi : « Que Dieu bénisse le Cameroun. Gloire et honneur à nos martyrs. Et vive la République. »

Rédacteur en chef
Rédacteur en chef
Articles: 1877

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *