Le Burundi assure ne rechercher aucune confrontation armée avec le Rwanda, tout en prévenant qu’il répondra à toute attaque dirigée contre son territoire. C’est ce qu’a déclaré le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana, dans un entretien accordé à un média français, alors que les tensions régionales restent vives dans la région des Grands Lacs.
Le chef de la diplomatie burundaise a affirmé que « le Burundi n’a jamais cherché la guerre contre qui que ce soit et nous restons dans la même logique », tout en rappelant que son pays « a le droit de se défendre s’il est attaqué ». Il a souligné que malgré les crispations, « un canal de communication avec le Rwanda […] est toujours là », signe selon lui que la voie diplomatique demeure possible.
Édouard Bizimana a néanmoins appelé la communauté internationale à prendre des sanctions contre Kigali, qu’il accuse d’appuyer militairement le mouvement rebelle M23 actif dans l’est de la RDC. Il avait déjà qualifié l’avancée récente du M23 de « gifle » et d’« affront » aux efforts de paix soutenus notamment par les États-Unis.
Le ministre a également rappelé que début décembre, des tirs attribués au M23 avaient touché le territoire burundais, avec l’appui direct de l’armée rwandaise, selon ses propos.
Du côté rwandais, la réponse ne s’est pas fait attendre. Kigali a accusé le 10 décembre la RDC et le Burundi de « violations délibérées » des processus de paix, affirmant que les armées congolaise et burundaise « bombardent systématiquement des villages civils proches de la frontière rwandaise ». Le gouvernement rwandais rejette ainsi toute responsabilité dans la montée des tensions.
Alors que les accusations se multiplient de part et d’autre, l’escalade verbale ravive les inquiétudes sur la stabilité déjà fragile de la région.
