Le Premier ministre burkinabè, Dr Apollinaire Kyélem de Tambèla, a reproché vendredi à l’Allemagne son refus de participer à la formation des soldats burkinabè dans la lutte contre le terrorisme. Il a également dénoncé le soutien de la France aux terroristes.
« À notre arrivée au pouvoir, nous avons demandé des armes auprès de nos partenaires traditionnels, mais ceux-ci ont refusé de nous accompagner. L’Allemagne a refusé de nous soutenir au niveau de la formation militaire. La France a fait un blocus sur l’achat de nos armes », a indiqué Joachimson Kyélem de Tambèla.
Le Premier ministre burkinabè s’exprimait vendredi, au cours d’une audience avec le nouvel ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Burkina Faso, Dietrich Becker.Selon Dr Kyélem, les Russes, les Chinois, les Turcs, loin d’adopter la politique des pays occidentaux, ont accepté d’aider les autorités burkinabè par la vente d’armes et l’envoi d’instructeurs militaires sur le terrain.
« Quand on achète des armes avec la Russie, on a nécessairement besoin d’instructeurs russes pour nous apprendre à les utiliser, d’où la raison de leur présence. Il n’y a pas que les Russes, il y a aussi les Chinois, les Turcs, etc. Ils travaillent dans des domaines spécifiques », a ajouté le Premier ministre burkinabè, selon qui les moments de difficulté permettent d’identifier ses amis sincères.L’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Burkina Faso, Dietrich Becker, s’est dit préoccupé par l’utilisation des armes russes par les terroristes.
Sur la question, le chef du gouvernement burkinabè a pointé du doigt la France, qui, selon lui, ne joue pas franc jeu avec ses partenaires.« Les Français, par intermédiaire, peuvent acheter des armes russes et les revendre aux terroristes pour détourner l’attention.
La France livre les armes qu’elle ne fabrique pas pour faire croire qu’elle n’est pas impliquée. Nous avons mis du temps pour voir le rôle direct de la France dans cette crise », a-t-il martelé.Expliquant la réticence de l’Allemagne à vendre des armes au Burkina Faso, l’ambassadeur Dietrich Becker a déclaré qu’après la Seconde Guerre mondiale, son pays a décidé de ne plus envoyer de soldats sur les théâtres d’opérations, sauf dans le cadre de l’OTAN.
« Il nous est difficile d’envoyer l’armée allemande en Afrique ou de vendre des armes. L’opinion allemande ne le comprendrait pas. Ce n’est pas à nous de faire la guerre en Afrique », a-t-il expliqué.Le Burkina Faso coopère avec l’Allemagne depuis 1961 sur des secteurs prioritaires et stratégiques pour le développement du pays. Cette coopération se concentre sur plusieurs domaines dont la transformation des systèmes agro-alimentaires, le secteur de l’eau et de l’assainissement, et la cohésion sociale.
Avec l’Agence d’information du Burkina