Burkina Faso : le Parlement criminalise l’homosexualité, peines de prison et lourdes amendes à la clé

Le Burkina Faso a franchi un cap majeur dans sa législation en adoptant, le 2 septembre 2025, une loi criminalisant l’homosexualité. Votée à l’unanimité par l’Assemblée législative de transition, cette nouvelle disposition modifie profondément le cadre juridique du pays, jusque-là considéré comme l’un des rares États ouest-africains à ne pas sanctionner pénalement les relations entre personnes du même sexe.

La loi stipule que « tout acte homosexuel est désormais passible de deux à cinq ans de prison et d’amendes ». Selon le texte, les amendes peuvent aller de 2 millions à 10 millions de francs CFA (environ 3 000 à 15 000 euros). Le législateur précise également que tout « comportement susceptible de promouvoir des pratiques homosexuelles » est sanctionné de la même manière, ce qui inclut potentiellement les associations ou initiatives de sensibilisation aux droits des personnes LGBTQ+.

Les autorités burkinabè justifient cette décision par la défense des valeurs culturelles et familiales. Plusieurs députés ont insisté sur la nécessité de « préserver les fondements sociaux » face à ce qu’ils estiment être des influences étrangères.

Cette loi, entrée en vigueur immédiatement après son adoption, a été accueillie avec inquiétude par les organisations de défense des droits humains. Amnesty International a dénoncé une mesure « discriminatoire » qui « met en danger des milliers de personnes et viole les engagements internationaux du Burkina Faso en matière de droits humains ».

Le Burkina Faso rejoint ainsi la liste des pays africains ayant récemment renforcé leur législation contre l’homosexualité, à l’instar de l’Ouganda ou du Ghana. Les peines prévues pourraient également s’appliquer aux étrangers, qui risquent en plus l’expulsion.

Cette décision intervient dans un contexte politique marqué par la transition militaire, dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, où les questions de souveraineté et de valeurs traditionnelles occupent une place importante dans le discours officiel. Reste à voir comment cette nouvelle loi sera appliquée sur le terrain et quelles en seront les répercussions, tant à l’intérieur du pays que sur le plan diplomatique.

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