La liberté de la presse au Burkina Faso traverse une nouvelle zone de turbulence. Reporter sans frontières (RSF) a dénoncé, ce lundi, l’enlèvement de Michel Wendpouiré Nana, rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Pays, et d’Ousséni Ilboudo, directeur des rédactions du journal et du site L’Observateur Paalga. Les deux journalistes ont été arrêtés au sein même de leurs rédactions, un geste qualifié d’« inquiétant signal » pour l’ensemble des professionnels de l’information du pays.
Cette double interpellation intervient alors qu’un léger espoir d’apaisement s’était dessiné après la libération récente de plusieurs journalistes enrôlés de force dans l’armée burkinabè. Pour RSF, cet événement « met brutalement fin à l’espoir d’accalmie dans la répression des médias » et confirme la volonté des autorités militaires de museler toute voix indépendante.
« Plus rien ne semble désormais freiner les autorités militaires dans leur entreprise de démantèlement de la liberté de la presse », s’inquiète l’organisation de défense de la liberté d’expression, qui exige la libération immédiate de Michel Wendpouiré Nana, d’Ousséni Ilboudo, ainsi que de tous les journalistes enlevés, dont Serge Oulon.
Depuis la prise de pouvoir par les militaires, les médias burkinabè font face à une pression croissante, marquée par des suspensions de médias étrangers, des arrestations arbitraires et un climat de peur au sein des rédactions. Avec cette nouvelle affaire, le Burkina Faso s’enfonce un peu plus dans une crise de confiance entre le pouvoir et la presse, alors même que la population a besoin d’une information libre et indépendante.