Les autorités burkinabè ont annoncé la suspension définitive du projet Target Malaria, une initiative de recherche financée par la Fondation Bill et Melinda Gates, visant à lutter contre le paludisme grâce à l’utilisation de moustiques génétiquement modifiés.
Le programme, mené depuis plusieurs années dans le pays, avait pour objectif de réduire la transmission du paludisme en introduisant des moustiques stériles dans l’environnement afin de limiter leur reproduction. Si les promoteurs présentaient cette approche comme une innovation scientifique majeure face à une maladie qui reste l’une des principales causes de mortalité en Afrique, elle a suscité de vives polémiques au Burkina Faso.
Plusieurs organisations de la société civile ont exprimé leurs inquiétudes, dénonçant des risques pour l’équilibre écologique et la santé publique. Elles affirmaient également que ce type de projet pourrait cacher des intentions de domination technologique et sanitaire, accusant certains bailleurs de chercher à « contrôler les populations africaines » sous couvert de lutte contre le paludisme.
Face à ces contestations croissantes et à une méfiance persistante au sein de l’opinion, le gouvernement burkinabè a choisi de mettre un terme à l’expérimentation. Cette décision s’inscrit dans un contexte où la souveraineté scientifique et sanitaire devient une priorité affichée par plusieurs pays africains.
Le Burkina Faso, qui figure parmi les États les plus touchés par le paludisme, devra désormais s’appuyer sur d’autres stratégies de prévention et de traitement, telles que l’usage de moustiquaires imprégnées, la pulvérisation d’insecticides ou encore l’accès élargi aux médicaments antipaludiques.