Sous un soleil de plomb mais dans une ambiance résolument engagée, les membres du Gouvernement burkinabè, conduits par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ont joint l’acte à la parole ce samedi en prenant part aux travaux de l’initiative présidentielle « Faso Mêbo ». Une opération coup de poing à la fois symbolique et concrète, qui illustre la volonté de l’exécutif de faire de la transformation urbaine un chantier citoyen.
Sur le site de production des pavés, installé dans l’enceinte de l’ancien lycée Philippe Zinda Kaboré, le Gouvernement a tenu à marquer son soutien indéfectible à ce programme impulsé par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Loin d’une visite protocolaire, les ministres ont retroussé leurs manches, pelleté, gâché le mortier et moulé des pavés aux côtés des ouvriers. Un geste fort, doublé d’un appui matériel conséquent : 150 tonnes de ciment offertes pour renforcer les capacités de production de la fabrique « Faso Mêbo ».
Lancée en octobre 2024 et adoptée en Conseil des ministres, l’initiative « Faso Mêbo » s’inscrit dans une vision ambitieuse de transformation durable des villes burkinabè. Embellissement, assainissement et urbanisation accélérée des espaces publics sont les piliers de ce vaste projet qui, au-delà des chantiers, se veut un levier de mobilisation nationale.
« Faso Mêbo, c’est un appel à la responsabilité collective. Il ne s’agit pas seulement de poser des pavés, mais de bâtir une nouvelle conscience citoyenne », a affirmé le Premier ministre sur l’Avenue du Burkina, nouvellement pavée, où il a lui-même participé à la pose de dalles. Pour lui, chaque citoyen doit devenir acteur de la construction d’un Burkina plus résilient, enraciné dans ses propres forces.
Le projet, pour l’heure concentré sur la capitale Ouagadougou dans sa phase pilote, affiche déjà des résultats visibles. Les grandes artères de la ville arborent des trottoirs flambant neufs, là où régnaient auparavant poussière et insalubrité. Un début prometteur qui augure d’une extension prochaine à l’échelle nationale, portée par un élan populaire croissant.
À travers « Faso Mêbo », le Burkina Faso expérimente ainsi une nouvelle approche de la gouvernance : participative, concrète et ancrée dans l’action. Plus qu’un programme de développement urbain, il s’agit d’une révolution silencieuse où le ciment des villes devient aussi celui de l’unité nationale.
