Bénin : l’AES invitée au défilé militaire du 1er août, un geste fort pour l’unité régionale

À l’occasion du 65e anniversaire de son indépendance, le Bénin marque les esprits en conviant les troupes de l’Alliance des États du Sahel (AES) à prendre part au traditionnel défilé militaire prévu ce 1er août à Cotonou. Une décision à haute portée symbolique, au moment où les relations diplomatiques dans la région sont mises à rude épreuve.

Lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Houngbédji, a confirmé la participation de quatre contingents militaires étrangers, dont deux issus de l’AES, aux côtés des forces armées béninoises. « C’est une démonstration de fraternité régionale », a-t-il souligné, sans nommer explicitement les pays concernés.

Cette invitation prend un relief particulier dans le contexte sécuritaire tendu que traverse le pays. En avril 2025, une attaque djihadiste dans le nord du Bénin a coûté la vie à 54 soldats, marquant l’un des bilans les plus lourds jamais enregistrés sur le territoire national. Depuis, Cotonou redouble d’efforts pour consolider ses alliances militaires régionales.

Par ailleurs, les relations entre le Bénin et le Niger – membre de l’AES – se sont récemment envenimées. Le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne, a accusé Cotonou de complicité avec des puissances étrangères dans des tentatives de déstabilisation. Des accusations aussitôt rejetées par le gouvernement béninois, qui a dénoncé des « affirmations sans fondement ».

C’est donc dans ce climat de tension que s’inscrit la participation annoncée des troupes de l’AES au défilé. Pour de nombreux observateurs, ce geste diplomatique vise à apaiser les tensions et à maintenir un fil de dialogue entre les États de la région. Il pourrait également marquer une volonté du Bénin de jouer un rôle de médiateur dans un espace sahélien de plus en plus fragmenté.

En invitant les militaires de l’AES à défiler sur son sol, Cotonou envoie un message fort : celui de l’unité sous-régionale face aux menaces sécuritaires communes. Reste à savoir si ce symbole se traduira, à plus long terme, par un rapprochement concret entre les États du Golfe de Guinée et ceux du Sahel, malgré les divergences politiques croissantes.

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