Angola : 22 morts et près de 200 blessés lors des manifestations contre la hausse du carburant

Les récentes manifestations contre l’augmentation des prix du carburant en Angola ont dégénéré en violences meurtrières. Selon un bilan annoncé ce mercredi 30 juillet par le ministre de l’Intérieur, Manuel Homem, ces troubles ont fait 22 morts et 197 blessés à travers le pays. Parmi les victimes figure également un policier, a précisé le ministre à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres, rapportée par l’agence de presse publique Angop.

Ce mouvement de contestation, parti de la capitale Luanda, a été marqué par une intensification des tensions entre les manifestants et les forces de l’ordre. En réponse aux débordements, les autorités ont procédé à l’arrestation de 1 214 personnes, soupçonnées d’avoir participé à des émeutes, des pillages et des attaques ciblées contre les agents de sécurité, a indiqué le porte-parole de la police nationale, le sous-commissaire Mateus Rodrigues.

« Nous voulons réaffirmer notre condamnation des actes commis à Luanda, car il est impossible de les considérer comme des manifestations », a déclaré le porte-parole, dénonçant la tournure violente des événements.

À l’origine de la colère populaire, la hausse soudaine des prix du carburant, qui a provoqué une réaction immédiate des syndicats de transporteurs. Les associations de minibus et de taxis ont annoncé une augmentation de 50 % des tarifs et ont lancé dès lundi une grève de trois jours. Cette mobilisation a rapidement dégénéré, donnant lieu à des affrontements violents dans plusieurs quartiers de la capitale et d’autres grandes villes du pays.

Cette flambée des prix du carburant s’inscrit dans le cadre d’une politique de réduction des subventions gouvernementales, visant à rééquilibrer les finances publiques, fortement affectées par la baisse des revenus pétroliers. Cependant, ces mesures d’austérité rencontrent une vive opposition de la population, dont une grande partie vit dans la précarité.

Les autorités appellent au calme et affirment qu’un retour à l’ordre est en cours. Toutefois, plusieurs organisations de la société civile et défenseurs des droits humains craignent que la répression ne fasse qu’aggraver le malaise social grandissant en Angola.

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