Entre 2020 et 2023, l’Afrique a enregistré une baisse significative de la mortalité liée à la grossesse et à l’accouchement. Selon un rapport du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, le taux de mortalité maternelle est passé de 727 à 442 décès pour 100.000 naissances vivantes, soit une réduction de 40 % en trois ans.
Une avancée majeure dans une région encore durement touchée : l’Afrique concentre à elle seule 70 % des décès maternels recensés dans le monde. Chaque année, ce sont 178.000 femmes qui perdent la vie en donnant naissance, et un million de nouveau-nés qui ne survivent pas, souligne l’OMS. Des pertes souvent évitables, liées à un accès insuffisant aux soins de santé maternelle, aux complications obstétricales mal prises en charge, et à un manque de personnel qualifié.
Malgré les progrès, les experts tirent la sonnette d’alarme : le rythme actuel de réduction de 2,2 % par an reste insuffisant pour atteindre les objectifs mondiaux de développement durable. Si cette tendance se maintient, l’Afrique atteindra un taux de 350 décès pour 100.000 naissances d’ici 2030 — loin du seuil de 70 fixé par l’ONU.
L’OMS appelle ainsi à renforcer les systèmes de santé, à former davantage de sages-femmes, et à améliorer l’accès aux soins prénatals et postnatals. La lutte contre la mortalité maternelle reste un enjeu de justice sociale, de santé publique, mais aussi de développement durable pour le continent.