À l’occasion de la Journée du patrimoine, célébrée le 24 septembre en Afrique du Sud, le vice-président Paul Mashatile a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour la restitution des restes humains africains encore conservés dans des musées européens.
« Les restes sacrés de nos illustres ancêtres demeurent enfermés, tels des prisonniers de la “science”, dans des musées du monde entier, dans l’attente d’un rapatriement. Nous devons restaurer la dignité des peuples africains dont les pratiques culturelles ont été violées et détruites par le colonialisme, puis l’apartheid », a déclaré le numéro deux de l’exécutif sud-africain.
Selon le ministère sud-africain de la Culture, ces crânes et squelettes, pour la plupart appartenant aux peuples Bochimans, ont été arrachés à leur terre natale durant l’époque coloniale. Les autorités coloniales, des collectionneurs privés et certains scientifiques ont contribué à ce pillage, souvent au mépris des croyances et rites funéraires africains.
La majorité de ces restes humains se trouvent aujourd’hui dans des institutions culturelles et scientifiques situées au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Pour Pretoria, il est urgent que ces pays s’engagent dans un processus de restitution afin de permettre aux descendants de leurs propriétaires légitimes d’accomplir les rites traditionnels.
Cet appel s’inscrit dans une dynamique plus large menée par plusieurs pays africains, qui réclament la récupération de leurs biens culturels et historiques dispersés à travers le monde. Au-delà d’un enjeu mémoriel, il s’agit, pour l’Afrique du Sud, de tourner une page douloureuse de son histoire et de redonner à ses communautés une partie de leur dignité perdue.