Afrique : Le Sénégal envisage la construction d’une deuxième raffinerie pour atteindre l’autosuffisance pétrolière

Le Sénégal se prépare à franchir une étape stratégique majeure dans son ambition d’autonomie énergétique. Le pays pourrait bientôt se doter d’une deuxième raffinerie de pétrole afin de répondre à la demande nationale et de renforcer son rôle dans l’approvisionnement en produits pétroliers de l’Afrique de l’Ouest.

Selon Mamadou Abib Diop, directeur général de la Société Africaine de Raffinage (SAR), le projet prévoit la construction d’une nouvelle usine d’une capacité de 4 millions de tonnes de raffinage par an d’ici 2029. Cette infrastructure viendrait compléter les capacités actuelles de la SAR, qui traite environ 1,5 million de tonnes par an, soit quelque 30 000 barils par jour. Une production jugée insuffisante pour couvrir les besoins du pays, contraint aujourd’hui d’importer une partie importante de ses produits pétroliers.

Un projet estimé entre 2 et 5 milliards de dollars

Le coût total du projet est évalué entre 2 et 5 milliards de dollars. Selon le PDG de la SAR, plusieurs offres de financement ont déjà été reçues de partenaires potentiels venus de Chine, de Turquie et de Corée du Sud. Les discussions se poursuivent pour déterminer le modèle de financement le plus avantageux, ainsi que le niveau d’implication du gouvernement sénégalais dans la future infrastructure.

Bien qu’aucune décision définitive n’ait encore été arrêtée concernant l’emplacement de la raffinerie ou la participation de l’État, le calendrier envisagé prévoit un démarrage des travaux dès l’année prochaine.

Vers une autosuffisance énergétique et un rôle régional accru

Ce projet, s’il voit le jour, permettrait au Sénégal de devenir autosuffisant en produits pétroliers, un objectif clé à l’heure où le pays s’apprête à exploiter pleinement ses propres ressources en hydrocarbures offshore. En outre, cette deuxième raffinerie pourrait faire du Sénégal un fournisseur régional de produits raffinés, renforçant ainsi sa position stratégique au sein de la CEDEAO.

Pour Mamadou Abib Diop, l’enjeu dépasse la seule question énergétique : il s’agit aussi de « stimuler la croissance industrielle, créer des emplois locaux et renforcer la résilience économique du pays ».

Une ambition cohérente avec la vision pétrolière du Sénégal

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de valorisation des ressources pétrolières et gazières, amorcée depuis la découverte de gisements importants au large des côtes sénégalaises. Avec l’exploitation prochaine des champs de Sangomar et Grand Tortue Ahmeyim, le pays entend consolider une filière énergétique intégrée, depuis la production jusqu’à la transformation locale.

Si elle se concrétise, cette deuxième raffinerie placerait le Sénégal parmi les centres névralgiques du raffinage ouest-africain, au même titre que la Côte d’Ivoire et le Nigeria, tout en réduisant la dépendance énergétique du pays face aux importations.

En somme, le projet marque une nouvelle étape dans la quête d’autonomie énergétique du Sénégal et illustre une volonté claire : faire du secteur pétrolier un véritable moteur de développement économique national et régional.

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