Un séisme diplomatique vient de secouer l’Afrique centrale. Le Rwanda a officiellement annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), invoquant une instrumentalisation politique de l’organisation par la République démocratique du Congo (RDC).
L’annonce a été faite à l’issue du 26e sommet ordinaire de la CEEAC, tenu à Malabo, en Guinée équatoriale. Kigali dénonce une dérive régionale, estimant que la RDC utilise l’organisation comme levier pour servir ses intérêts nationaux au détriment de l’équilibre entre les États membres.
Un point de tension majeur : Kinshasa s’est récemment opposé au transfert de la présidence tournante de la CEEAC de la Guinée équatoriale vers le Rwanda, une transition pourtant prévue selon les règles internes de l’organisation.
Contexte tendu avec le M23
Le retrait rwandais s’inscrit également dans un climat marqué par des condamnations répétées de la CEEAC contre le mouvement rebelle M23, actif dans l’est de la RDC. L’organisation accuse régulièrement Kigali de soutenir ce groupe armé, ce que le gouvernement rwandais rejette catégoriquement.
Une fracture régionale en perspective
Cette décision risque de fragiliser davantage l’intégration régionale dans une zone déjà marquée par des tensions sécuritaires persistantes. Le départ du Rwanda, pays influent tant sur le plan militaire qu’économique, pourrait affaiblir la capacité de la CEEAC à peser sur les grands dossiers de paix et de sécurité.
