Le ministère malien de l’Éducation nationale a annoncé la suspension de l’enseignement de la Révolution française de 1789 dans les classes de 9e année. Dans une note officielle, les directeurs des centres d’animation pédagogique sont instruits de prendre « sans délai, les mesures urgentes et nécessaires pour suspendre l’enseignement de la Révolution française dans toutes les classes de 9e année ».
Cette décision s’inscrit dans la continuité d’une politique de révision des contenus scolaires initiée par les autorités de transition. Le Mali entend, selon plusieurs observateurs, adapter son système éducatif à ses propres réalités culturelles et historiques. Le ministère précise néanmoins que certaines leçons similaires demeurent au programme de 7e année, signe d’une approche progressive plutôt qu’un effacement total de cette période historique.
Déjà, en décembre 2024, les autorités maliennes avaient amorcé une démarche similaire de réappropriation culturelle en renommant plusieurs rues, places et établissements publics du district de Bamako. L’objectif affiché : valoriser les figures historiques nationales et les événements marquants de l’histoire malienne et africaine.
Cette nouvelle mesure suscite des réactions contrastées. Certains y voient un pas important vers une véritable décolonisation des savoirs, tandis que d’autres s’inquiètent d’un risque d’isolement intellectuel vis-à-vis de l’histoire universelle. Quoi qu’il en soit, la réforme témoigne de la volonté du Mali de redéfinir les repères éducatifs et symboliques de sa jeunesse, à l’heure où le pays affirme de plus en plus sa souveraineté culturelle et politique.
