Le Groupe d’action financière (GAFI) a officiellement retiré le Burkina Faso de sa « liste grise » des pays soumis à une surveillance accrue pour blanchiment de capitaux et financement du terrorisme. Une décision accueillie avec satisfaction par les autorités burkinabè, qui y voient le fruit d’efforts soutenus et coordonnés.
« C’est une bataille gagnée, mais il faut maintenir le cap », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, dans un message vidéo diffusé par son département. Il a salué « le travail collectif » mené par l’ensemble des institutions concernées, notamment la Cellule nationale de traitement de l’information financière (CENTIF), les forces de sécurité et les partenaires internationaux.
Le Burkina Faso figurait sur cette liste depuis 2021, en raison de plusieurs « défaillances » relevées dans son dispositif de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Cette inscription avait entraîné, selon le ministre, « beaucoup d’implications économiques, politiques et diplomatiques ». En pratique, la présence sur la liste grise du GAFI complique les transactions financières, freine les investissements et altère la confiance des partenaires économiques.
Aujourd’hui, le retrait du pays constitue un signal positif. « Le fait qu’on soit sorti de la liste permet de rassurer davantage les investisseurs », a souligné Aboubakar Nacanabo, estimant que cette évolution contribuera à renforcer l’attractivité économique du Burkina Faso dans un contexte régional déjà fragilisé par l’insécurité et les tensions géopolitiques.
Cependant, le ministre a appelé à la prudence et à la continuité dans l’effort national. « Ce retrait ne doit pas être considéré comme une fin en soi », a-t-il averti, rappelant que le défi majeur reste la consolidation des mécanismes de prévention et de contrôle.
Dans cette perspective, la CENTIF entend adopter de nouvelles mesures institutionnelles et renforcer ses outils de vigilance. L’objectif, selon le ministère de l’Économie et des Finances, est clair : « éviter que le Burkina ne retombe dans cette liste grise et disposer d’un dispositif robuste de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux ».
Cette sortie de la liste du GAFI est donc perçue comme une victoire symbolique et technique pour Ouagadougou, mais aussi comme un appel à poursuivre la dynamique engagée. Pour les autorités, c’est un signe de crédibilité retrouvé sur la scène internationale, mais surtout un levier pour renforcer la confiance dans le système financier burkinabè.




