La crise diplomatique entre le Bénin et le Niger prend une nouvelle tournure. Cotonou a vivement réagi aux récentes déclarations du président nigérien Abdourahamane Tiani, qui accuse le Bénin d’abriter sur son territoire des bases servant à l’entraînement de terroristes.
Ces propos ont été jugés « graves et sans fondements » par le gouvernement béninois. Dans une déclaration relayée par Radio France Internationale (RFI), le ministre béninois des Affaires étrangères, Shegun Bakari, a dénoncé une attaque injuste contre un pays engagé dans la lutte contre le terrorisme.
« Le Bénin combat le terrorisme sur son sol et en provenance des pays voisins, avec détermination et au prix de lourds sacrifices. Tenter d’associer notre pays à de telles pratiques est non seulement inacceptable mais aussi profondément injuste à l’égard de nos forces de défense et de sécurité et de notre peuple tout entier », a-t-il affirmé.
Les autorités béninoises soulignent que leur pays est engagé depuis plusieurs années dans la sécurisation de sa frontière nord, notamment face aux menaces émanant de groupes armés actifs dans la sous-région.
Cette escalade verbale intervient dans un contexte tendu entre les deux pays, marqué par la fermeture des frontières et une détérioration progressive des relations depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger. Cotonou, proche des positions de la CEDEAO, avait condamné la prise de pouvoir militaire, ce qui a depuis nourri la méfiance de Niamey.
Aucune médiation n’est annoncée pour le moment, mais la communauté ouest-africaine suit de près l’évolution de la situation, craignant une nouvelle fragmentation régionale.
