Afrique : L’Algérie envisage la déchéance de nationalité pour les auteurs de crimes contre l’État vivant à l’étranger

L’Algérie durcit sa position face aux citoyens établis à l’étranger accusés d’atteintes graves à la sûreté nationale. Le Parlement algérien examine actuellement un projet de loi prévoyant la déchéance de nationalité pour les personnes reconnues coupables de crimes contre l’État, selon des documents officiels rendus publics par l’institution législative.


Présentant le texte devant les députés, le ministre algérien de la Justice, Lotfi Boudjemaa, a précisé que cette mesure viserait exclusivement des cas bien encadrés. Il a indiqué que « la déchéance de nationalité peut être appliquée à un Algérien résidant à l’étranger s’il existe des preuves solides et crédibles de la commission d’actes spécifiés par la loi qui constituent une menace pour l’État ». Le gouvernement affirme ainsi vouloir s’appuyer sur des éléments juridiques irréfutables, afin d’éviter toute dérive arbitraire.


Selon les explications fournies, la procédure envisagée prévoit une étape préalable obligatoire. Avant toute décision définitive, un avertissement officiel serait adressé aux personnes concernées afin de leur permettre de « régulariser leur situation ». Cette disposition est présentée par les autorités comme une garantie procédurale, visant à respecter les droits fondamentaux des citoyens tout en assurant la protection des intérêts supérieurs de l’État.


Le projet de loi introduit également une clause de sauvegarde importante. Les Algériens ne disposant d’aucune autre nationalité ne pourraient être déchus de la leur que dans des cas qualifiés d’exceptionnels, impliquant des délits ou crimes d’une gravité extrême. Cette précision vise à prévenir toute situation d’apatridie, conformément aux engagements internationaux du pays.


Cette initiative législative s’inscrit dans un contexte régional et international marqué par le renforcement des dispositifs juridiques liés à la sécurité nationale et à la lutte contre les menaces transfrontalières. Elle suscite toutefois un débat sensible en Algérie, où la question de la nationalité demeure étroitement liée à l’histoire, à la souveraineté et aux droits civiques.


Si le texte venait à être adopté, il marquerait un tournant notable dans l’arsenal juridique algérien, en consacrant un durcissement assumé de la réponse de l’État face aux atteintes jugées graves à son intégrité et à sa stabilité.

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