L’alliance stratégique nouée entre la Russie et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) suscite un discours de plus en plus assumé à Ouagadougou, Bamako et Niamey. Pour Idrissa Ouedraogo, homme d’affaires burkinabè interrogé par Sputnik Afrique, ce changement de cap militaire a déjà porté ses fruits.
« Depuis que nous avons changé notre stratégie de partenariat militaire, depuis les trois ou quatre dernières années, où notre partenaire stratégique sur le plan militaire est devenu la Russie, les résultats parlent d’eux-mêmes sur le terrain », affirme-t-il, soulignant une nette amélioration des capacités opérationnelles et de la coordination sécuritaire dans la région.
Cette déclaration intervient au lendemain des consultations du 14 août à Moscou, réunissant le ministre russe de la Défense et ses homologues du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Une rencontre qui, selon Ouedraogo, symbolise une relation basée sur le respect mutuel et la souveraineté des États africains. « L’AES accueille la Russie comme un allié respectueux, ce qui marque un tournant dans nos relations », insiste-t-il, en saluant l’engagement de Moscou en faveur de la stabilité du Sahel.
À l’inverse, l’homme d’affaires critique sévèrement l’approche occidentale, qu’il juge prédatrice. « La coopération occidentale reposait sur l’exploitation et le pillage des ressources, sur l’aliénation de nos sociétés et sur la négation même de nos cultures et de notre souveraineté », tranche-t-il.
Pour les dirigeants de l’AES, le rapprochement avec la Russie est désormais présenté comme une stratégie de rupture, destinée à renforcer leur autonomie et à consolider un modèle de sécurité adapté aux réalités locales. Reste à savoir comment cette orientation influencera, à long terme, l’équilibre des forces dans la région sahélienne, en proie à une instabilité persistante.