La capitale économique ivoirienne amorce un virage historique. Plusieurs rues et avenues emblématiques d’Abidjan, longtemps marquées par l’empreinte de la colonisation française, changent officiellement de nom. Le gouvernement ivoirien a lancé une vaste opération de rebaptisation visant à remplacer les appellations coloniales par celles de figures nationales.
Cette démarche, annoncée comme un acte de « réappropriation symbolique de l’espace public », s’inscrit dans une volonté de valoriser l’histoire et les héros locaux, longtemps éclipsés par les noms issus de l’époque coloniale. Ainsi, des avenues portant le nom d’administrateurs ou militaires français pourraient bientôt céder la place à celles de résistants ivoiriens, d’intellectuels ou de personnalités culturelles ayant marqué l’histoire du pays.
« Il est temps que nos rues racontent notre propre histoire », a déclaré un responsable du ministère de la Culture, soulignant que cette initiative vise aussi à renforcer le sentiment d’identité nationale chez les jeunes générations.
La réforme a suscité des réactions diverses au sein de la population. Certains saluent un geste fort, attendu depuis longtemps. D’autres s’interrogent sur les implications pratiques, notamment pour les commerçants et les habitants concernés par les changements d’adresse.
La Côte d’Ivoire rejoint ainsi d’autres pays africains qui, ces dernières années, ont entrepris de décoloniser leur toponymie urbaine. Un mouvement global qui reflète un désir croissant de souveraineté culturelle et mémorielle.