Réunis à Abuja, les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont franchi une nouvelle étape dans le renforcement de la sécurité régionale en validant la création d’une brigade antiterroriste de 1 650 hommes. Cette force de réaction rapide, dont la mise en place est prévue d’ici fin 2026, vise à répondre de manière coordonnée à la menace persistante du terrorisme dans l’espace ouest-africain. Un mécanisme de financement régional est actuellement en cours d’élaboration afin d’assurer sa viabilité et son efficacité.
La lutte contre le terrorisme a été érigée en priorité absolue du sommet. Les chefs d’État et de gouvernement ont estimé que la dégradation de la situation sécuritaire constitue un frein majeur à l’intégration régionale, au développement économique et à la stabilité politique. À travers cette brigade, la CEDEAO entend renforcer la coopération militaire et améliorer la capacité de riposte collective face aux groupes armés actifs dans plusieurs pays de la région.
Au-delà des questions sécuritaires, les dirigeants ouest-africains ont réaffirmé leur engagement en faveur de l’intégration économique. Le projet de monnaie unique a été confirmé, avec un horizon désormais fixé autour de 2027, malgré les défis macroéconomiques et institutionnels qui subsistent. Cette ambition est présentée comme un levier stratégique pour stimuler les échanges intra-régionaux et consolider le marché commun.
Le sommet d’Abuja a également été marqué par des positions fermes sur la situation politique dans certains États membres. Les participants ont brandi la menace de sanctions ciblées contre la Guinée-Bissau, à la suite d’une récente tentative de putsch, soulignant leur détermination à préserver l’ordre constitutionnel dans la région.
Par ailleurs, la CEDEAO a condamné avec vigueur le coup d’État avorté au Bénin. Les chefs d’État ont salué la solidarité régionale, notant que plusieurs pays membres ont déjà déployé des renforts militaires pour soutenir les autorités béninoises et prévenir toute déstabilisation.
À travers ces décisions, la CEDEAO affiche sa volonté de se doter d’outils concrets pour faire face aux défis sécuritaires et politiques, tout en poursuivant son agenda d’intégration régionale dans un contexte marqué par de fortes tensions.
