À la veille de l’arrivée du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Afrique du Sud, le secrétaire général du Parti communiste sud-africain (SACP), Solly Mapaila, a exprimé une opposition frontale à cette visite, qu’il juge contraire aux intérêts du continent.
Dans une déclaration ferme relayée par plusieurs médias locaux, Mapaila a dénoncé l’accueil réservé à Zelensky à Pretoria, estimant que ce dernier ne serait «qu’un chef de guerre au service des puissances occidentales». Il accuse le président ukrainien de «bloquer systématiquement toute perspective de négociation avec la Russie», alimentant ainsi la prolongation du conflit armé en Europe.
Le chef du SACP critique ce qu’il perçoit comme une tentative d’alignement de l’Afrique du Sud sur une vision occidentale du conflit russo-ukrainien, au détriment de la neutralité historique prônée par le pays. «Accueillir Zelensky, c’est prendre position dans un conflit qui exige au contraire une médiation impartiale», a-t-il martelé.
Cette prise de position intervient dans un contexte diplomatique sensible. L’Afrique du Sud, membre des BRICS aux côtés de la Russie, de la Chine, du Brésil et de l’Inde, a jusqu’ici adopté une posture de non-alignement dans le conflit ukrainien, appelant à une résolution pacifique plutôt qu’à une confrontation militaire.
La visite de Zelensky à Pretoria, présentée par son entourage comme une tentative de renforcer les relations avec les pays africains, suscite donc des crispations au sein même de la coalition gouvernementale sud-africaine, dont le Parti communiste est un acteur influent.
Des manifestations sont annoncées devant les institutions officielles, tandis que la présidence sud-africaine maintient que cette visite s’inscrit dans une démarche d’ouverture diplomatique et de dialogue avec toutes les parties concernées.