Réunis en conférence ministérielle, les États d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont validé ce vendredi un Cadre politique régional pour l’intégrité de l’information, une initiative portée par l’UNESCO pour contrer la désinformation et les discours de haine sans compromettre la liberté d’expression.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso figuraient parmi les pays représentés, aux côtés d’autres États de la région, soulignant une volonté commune de bâtir un environnement informationnel plus sûr et plus transparent.
Fruit de plusieurs mois de concertation, le texte met en lumière des défis croissants : campagnes massives de désinformation, manipulations algorithmiques, pressions sur les médias, et risques accrus pour la cohésion sociale et les processus démocratiques. Ces menaces touchent particulièrement les femmes, les jeunes et les minorités, déjà en situation de vulnérabilité.
Pour y répondre, le cadre propose une approche collaborative impliquant gouvernements, plateformes numériques, société civile, médias et chercheurs. Ses principes directeurs reposent sur le pluralisme médiatique, la transparence des plateformes, la responsabilité partagée et l’inclusion linguistique. L’éducation aux médias et à l’information y occupe une place centrale, considérée comme un levier essentiel pour renforcer l’esprit critique et la résilience citoyenne.
Le document prévoit aussi des mécanismes concrets de coopération régionale : mise en place de systèmes d’alerte précoce contre la désinformation, stratégies nationales et transfrontalières harmonisées, supervision indépendante par des régulateurs civils, et financements durables pour soutenir le fact-checking et le journalisme indépendant.
Avec cette validation, les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel affirment leur engagement à défendre l’intégrité de l’information dans un contexte où les menaces numériques ne cessent de s’intensifier.