Le commerce entre les pays africains connaît une progression notable, mais reste encore loin de son véritable potentiel. Selon Malika Salma Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), les échanges commerciaux intra-africains ont bondi de 27 % entre 2017 et 2023, atteignant près de 200 milliards de dollars américains.
Cette déclaration a été faite lors de l’ouverture de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine, organisée à Alger. La responsable a toutefois tenu à tempérer cet optimisme en soulignant que, malgré cette croissance, le commerce interne du continent ne représente que 15 % du total des échanges africains.
« Ce déséquilibre n’est pas seulement le résultat d’un régime commercial international injuste. Il est également le résultat de choix que nous avons faits et que nous avons donc le pouvoir de changer », a affirmé Malika Salma Haddadi.
Pour elle, ce retard constitue autant un défi qu’une opportunité. Elle a mis en avant le rôle stratégique des produits manufacturés, qui représentent déjà 45 % des échanges intra-africains, et qui peuvent devenir un puissant moteur d’industrialisation.
« Le commerce intra-africain est et doit être notre priorité », a insisté la vice-présidente de l’UA, appelant les dirigeants et acteurs économiques africains à investir davantage dans les chaînes de valeur régionales et à tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
La foire d’Alger, qui réunit des décideurs, investisseurs et entrepreneurs venus de tout le continent, se veut une vitrine du potentiel économique africain et un pas concret vers une intégration économique plus poussée.