Il était une fois, en novembre 1974, une poignée de jeunes artistes visionnaires. Leurs instruments, encore neufs, vibraient déjà d’une ambition folle : faire résonner l’âme du Tchad à travers des mélodies enracinées dans l’Afrique. C’est ainsi que naquit l’Orchestre African Melody, dans l’élan de la jeunesse, de la passion et d’un amour sincère pour la culture.
Cinquante ans plus tard, le souffle de leurs notes n’a rien perdu de sa chaleur. Si le temps a emporté nombre de ses membres fondateurs, seuls deux sont encore en vie aujourd’hui, leur héritage, lui, continue de résonner dans les salons, les rues, les cœurs.
Du 21 au 27 avril 2025, N’Djamena vit au rythme de la Semaine du Cinquantenaire de l’Orchestre African Melody. Une commémoration qui se veut bien plus qu’un simple hommage. C’est une immersion dans une époque, une redécouverte de la mémoire vivante d’un peuple.
Le coup d’envoi a été donné par le ministre du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Abakar Rozzi Teguil, visiblement ému. Dans son allocution, il a rappelé que « l’Orchestre African Melody n’est pas qu’un nom ou un groupe, c’est un pilier de notre mémoire collective, un trait d’union entre générations, un ambassadeur du Tchad musical à l’international. »
Au-delà des applaudissements, cette semaine est aussi un appel à la transmission : faire vivre ce patrimoine, le transmettre aux jeunes, le réinscrire dans l’espace public, l’enseigner, le documenter, l’enrichir.
Dans un moment fort, le ministre a élargi son hommage à d’autres formations mythiques du paysage musical tchadien : Logone Band, Chari-Jazz, Kebbi Succès, Vox Tanjilé, King Succès, Echo Tchad, Saltanat, Festival des Roches, La Voix du Ouaddaï… autant de noms qui ont fait danser, pleurer, rêver.
Il a aussi évoqué les figures emblématiques qui ont porté cette musique comme une seconde peau : Issa Moussa, Maman Ildjima Mahouya Abdelrassoul, Ahmat Pecos, Djalhali. À travers cette célébration, c’est tout un pan du Tchad artistique qui retrouve sa place, son souffle, sa lumière.
African Melody n’a pas seulement chanté le Tchad : il l’a fait vibrer. Et 50 ans plus tard, ses mélodies continuent d’écrire l’histoire.