Le bras de fer judiciaire autour de l’ancien Premier ministre tchadien, Succès Masra, prend une nouvelle tournure. Ce mercredi, son avocat, Me Saïd Larifou, a réagi avec virulence à la décision de renvoyer son client devant la chambre criminelle du tribunal de N’Djamena. Dans un communiqué de presse diffusé ce jour, la défense dénonce ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
« Il ne s’agit pas d’une simple procédure de justice, mais d’un règlement de comptes politique camouflé sous un vernis judiciaire », accuse Me Larifou, évoquant un dossier « dénué de tout fondement juridique » et ne reposant sur « aucun élément matériel ou témoignage crédible ». L’avocat va plus loin en qualifiant la décision de « poursuite arbitraire prononcée à l’avance dans les couloirs du pouvoir », y voyant une « manœuvre liberticide » destinée à museler un opposant politique majeur.
Le défenseur de l’ex-chef du gouvernement appelle les juridictions tchadiennes à « se ressaisir » et à faire preuve d’indépendance dans le respect des engagements internationaux du Tchad en matière de droits humains. Il exhorte également la communauté internationale, les partenaires du pays et les organisations de défense des droits de l’homme à se mobiliser.
Pour Me Larifou, cette affaire dépasse la seule personne de M. Masra : elle pose la question de l’état de droit au Tchad et de la crédibilité même des institutions judiciaires. Un message fort alors que le climat politique reste sous tension à la suite des derniers développements post-électoraux.
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée de la part des autorités judiciaires ou gouvernementales à l’heure où nous publions.
