La Confédération des États du Sahel (AES) hausse le ton. Dans un communiqué conjoint, les ministres en charge de la Justice et des Droits de l’Homme du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont exprimé leur indignation face aux récentes sanctions imposées par l’Union européenne contre plusieurs figures panafricanistes et dénoncé la mort jugée suspecte de l’activiste burkinabè Alain Christian Traoré, alias Alino Faso, survenue en Côte d’Ivoire.
Le texte accuse l’UE et la France de mener des actions de « harcèlement » visant des militants panafricanistes tels que Nathalie Yamb, Franklin Nyamsi, Kemi Seba ou encore Ibrahim Maïga. Pour les responsables de l’AES, ces mesures incluant interdictions de voyage, gel d’avoirs et restrictions diverses constituent une atteinte grave aux libertés fondamentales, notamment la liberté d’opinion et d’expression.
Concernant le décès de Alino Faso, les ministres exigent des autorités ivoiriennes une « enquête transparente et diligente » afin de faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame, qualifié de « très troubles ». Ils estiment que les auteurs, co-auteurs et complices éventuels doivent répondre de leurs actes.
Dans le communiqué, l’AES dénonce également des « décisions arbitraires » contraires aux principes du droit international, accusant les puissances occidentales d’instrumentaliser les sanctions pour tenter de déstabiliser la région. « Ces tentatives d’intimidation et de répression ne feront que renforcer la détermination des peuples africains à bâtir une Afrique souveraine, unie et respectée », ont souligné les ministres.
Enfin, la Confédération appelle les organisations et les peuples africains à renforcer leur unité et leur solidarité face à ce qu’elle considère comme des ingérences extérieures.
Cette sortie marque une nouvelle étape dans la posture de confrontation assumée par l’AES face à l’Union européenne, sur fond de tensions croissantes autour des questions de souveraineté et d’influence en Afrique de l’Ouest.




