Alors que l’accord de paix signé à Washington entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda continue de susciter débats et réactions, Jean-Marc Kabund, président de l’Alliance pour le Changement (A.Ch), appelle à la prudence et recentre l’attention sur les priorités nationales. Dans une déclaration publiée ce dimanche 29 juin sur son compte X (ex-Twitter), l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale reconnaît une avancée, mais estime que la paix véritable reste tributaire d’un dialogue sincère entre Congolais.
« Un pas, mais pas encore la paix », résume-t-il sobrement. Pour le coordonnateur de la Coalition de la Gauche congolaise, l’accord signé à Washington, bien qu’imparfait, constitue une étape à ne pas négliger. « Il comporte des incohérences, des zones d’ombre et même des pièges pour la RDC. Mais c’est tout de même un pas dans la bonne direction », a-t-il écrit.
Kabund insiste sur le respect scrupuleux des engagements contenus dans le traité, en appelant les garants internationaux à jouer pleinement leur rôle pour garantir une mise en œuvre sans complaisance. Mais pour le leader de l’opposition, l’essentiel ne se joue pas uniquement à Kigali ou à Washington, mais bien à Kinshasa et dans l’ensemble du territoire national.
Il exhorte ainsi la classe politique à initier un dialogue intercongolais « inclusif, sincère et orienté vers la refondation du contrat social ». Pour lui, la crise sécuritaire à l’Est ne saurait faire oublier les autres maux qui gangrènent le pays : instabilité politique, tension sociale, défiance institutionnelle, crise électorale et perte de repères moraux.
« Le moment est venu pour les Congolais de se parler », plaide-t-il, soulignant qu’aucun accord bilatéral avec un pays voisin ne pourra durablement ramener la paix sans une cohésion interne forte et une volonté commune de réformer l’État.
Alors que le climat politique congolais reste tendu et que les élections générales approchent à grands pas, la proposition de Kabund remet en lumière une nécessité que d’autres acteurs de la société civile ont également portée : reconstruire la confiance nationale pour espérer la stabilité régionale.
Dans un contexte régional instable, où les conflits armés se mêlent à des enjeux géopolitiques complexes, la voix de Kabund rappelle une réalité souvent occultée : la paix ne s’impose pas de l’extérieur, elle se bâtit d’abord de l’intérieur.