Gabon : la flamme de la renaissance s’allume avec l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema

Le samedi 3 mai 2025, le Gabon a officiellement ouvert une nouvelle page de son histoire. L’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema comme premier président de la 5e République marque l’avènement d’un nouvel ordre républicain, porteur d’espoir et de renouveau.

Sous les applaudissements nourris d’une foule venue nombreuse, Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment ce samedi en tant que premier président de la 5e République gabonaise. Cet événement historique, empreint de solennité, a officialisé l’entrée du Gabon dans une nouvelle ère politique, après des mois de transition marqués par des réformes institutionnelles ambitieuses.

Installé dans ses fonctions lors d’une cérémonie républicaine rassemblant autorités nationales, délégations étrangères, représentants de la société civile et citoyens ordinaires, le chef de l’État a placé son mandat sous le signe de la « renaissance nationale ».

Un chemin vers la refondation

Depuis le renversement du régime Bongo en août 2023, Oligui Nguema s’était engagé dans une transition apaisée, centrée sur la reconstruction des institutions, la consultation populaire et l’adoption d’une nouvelle Constitution. Ce processus, salué pour son inclusivité relative, a jeté les bases de la 5e République, qui consacre une redistribution plus équilibrée des pouvoirs, la protection renforcée des libertés fondamentales et une gouvernance axée sur la reddition de comptes.

« Ce jour ne célèbre pas ma personne, mais la volonté souveraine du peuple gabonais d’écrire un nouveau chapitre. Nous allumons ensemble la flamme de la renaissance », a-t-il déclaré dans son discours d’investiture, sous une ovation de l’Assemblée réunie pour l’occasion.

Une symbolique forte, un espoir collectif

Au-delà de l’apparat républicain, c’est le poids symbolique de cette investiture qui interpelle. Après plus de cinq décennies de pouvoir dynastique, les Gabonais voient en cette transition un tournant décisif. La « flamme de la renaissance » évoquée par le président se veut à la fois poétique et politique : elle incarne la rupture avec un passé autoritaire et l’aspiration à un avenir plus équitable.

Les drapeaux brandis, les chants patriotiques entonnés spontanément dans les rues de Libreville, et les manifestations de soutien à l’intérieur du pays témoignent de cette volonté collective de tourner la page et de reprendre confiance dans l’État.

Une République attendue au tournant

Mais la symbolique seule ne suffira pas. Le nouveau président devra rapidement se confronter à la réalité d’un pays en proie à de multiples fragilités : économie dépendante, chômage des jeunes, système de santé dégradé, justice en quête d’indépendance.

La tâche est immense. Les attentes, elles, sont immenses aussi. « Le discours était fort, mais nous jugerons à l’action. Nous voulons des résultats, pas des slogans », confie une étudiante de l’Université Omar Bongo, rencontrée à la sortie de la cérémonie retransmise en direct sur les écrans géants dans la capitale.

Un serment, une responsabilité

En prêtant serment ce 3 mai, Brice Clotaire Oligui Nguema a contracté une dette morale envers le peuple. Une promesse implicite de ne pas trahir cette flamme fragile qu’est l’espoir national. Plus qu’un président, il se pose en bâtisseur d’une République nouvelle, fondée sur l’écoute, la justice et la participation citoyenne.

L’histoire retiendra peut-être cette date comme celle où le Gabon a cessé de rêver la démocratie pour enfin la vivre. Reste à transformer l’élan populaire en dynamique durable. La flamme est allumée. Reste à l’entretenir.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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