La mission interministérielle chargée de l’assainissement du corridor national poursuit sa descente sur le terrain dans le sud du pays. Conduite par Hamid Djoumino, Directeur Général du COC-Tchad, la délégation a inspecté ce mardi l’axe névralgique reliant Moundou à Koutéré, à la frontière camerounaise.
Premier arrêt : le poste de pesage de Bélaba. Le constat est préoccupant : 17 % des camions contrôlés circulent en surcharge, nombre de transitaires méconnaissent les règles, et les cas de fraude se répètent. « Ces abus détruisent les routes et sapent la concurrence loyale », alerte un contrôleur sur place. Le parc de stationnement voisin n’est guère plus rassurant, qualifié de « saturé au point de représenter un danger » par les transporteurs.
À Koutéré, une longue réunion de quatre heures avec les services douaniers tchadiens et camerounais a débouché sur une décision ferme : tous les prélèvements non autorisés doivent cesser immédiatement. « Seuls les frais dûment réglementés seront tolérés », a martelé M. Djoumino.
Retour à Moundou, où la délégation a échangé avec les acteurs du secteur. L’ambiance était électrique. Les transporteurs ont dénoncé pas moins de 37 barrières illégales, la prolifération des « Bogo-bogo » — faux agents de contrôle — et l’absence criante d’aires de repos. « On perd jusqu’à deux jours par trajet à cause de ces entraves », témoigne un chauffeur.
Autre donnée inquiétante : à Kélo, un camion sur six roule en surcharge, mettant en péril la durabilité des infrastructures routières. La mission poursuit ses investigations demain avec un audit des postes de péage à Bongor.




