Du 16 au 22 avril 2025, une mission de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), dirigée par la Commissaire Morembaye Djiguimbaye Rose, a effectué une tournée dans les établissements pénitentiaires des provinces du Logone Occidental et du Logone Oriental. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la mission légale de la CNDH, conformément à la loi N°028/PR du 22 novembre 2018.
Objectif : évaluer les conditions de détention et veiller au respect des droits fondamentaux des détenus, notamment les plus vulnérables. Car, faut-il le rappeler, la privation de liberté n’implique pas la suspension des droits humains garantis par les conventions internationales.
De Moundou à Kélo, en passant par Belaba, Bébidja, Bainamar, Goré et Bénoye, la délégation a sillonné les établissements pénitentiaires, échangeant avec les responsables et observant de près les réalités quotidiennes des lieux de détention.
Le constat est sans détour : de nombreuses difficultés persistent, notamment en matière d’accès à l’eau potable, à une alimentation suffisante, à l’hygiène et à des conditions sanitaires décentes. À Kélo, la mission a relevé l’absence d’un greffier, tandis qu’à Bainamar, le tribunal fonctionne sans président ni juge d’instruction, compromettant gravement les délais de traitement des dossiers.
À Goré, les acteurs locaux ont plaidé pour la fermeture de la maison d’arrêt, jugée non conforme aux normes et pointée du doigt pour la lenteur de la justice. En revanche, la CNDH a noté des avancées positives dans les quartiers réservés aux femmes et aux mineurs, signe d’efforts en matière de respect des droits spécifiques.
Tout en saluant la collaboration des responsables pénitentiaires rencontrés, la CNDH a encouragé la poursuite des initiatives en faveur de la réinsertion sociale des détenus. Un appel lancé pour que les établissements carcéraux ne soient pas de simples lieux de privation, mais aussi des espaces de dignité et de reconstruction humaine.