Un climat de psychose s’est progressivement installé à N’Djamena et dans certaines provinces du Tchad à la suite de rumeurs persistantes faisant état d’un phénomène pour le moins étrange : des cas présumés d’« enlèvement de sexe ». Ces accusations, largement relayées sur les réseaux sociaux et dans les discussions de rue, ont déjà donné lieu à des scènes de vindicte populaire, suscitant l’inquiétude des autorités.
Face à cette situation préoccupante, la Direction Générale de la Police Nationale a réagi ce samedi à travers un communiqué officiel. Tout en reconnaissant l’émotion collective que peuvent susciter de telles allégations, elle alerte sur les dérives graves observées dans certaines localités où des personnes soupçonnées ont été violemment prises à partie, parfois jusqu’au lynchage.
« De tels actes, relevant de la justice populaire, sont non seulement contraires aux lois de la République mais compromettent sérieusement la paix sociale et la sécurité publique », insiste la Police nationale, qui appelle à la responsabilité de chacun.
Le phénomène, bien que difficilement vérifiable, semble gagner du terrain à la faveur d’un climat social tendu et d’une méfiance généralisée. Cependant, la Police appelle à la prudence et à la rationalité. Elle encourage toute personne témoin d’un cas suspect à alerter immédiatement les forces de sécurité ou les autorités administratives compétentes, par les voies officielles, afin que des enquêtes sérieuses puissent être menées dans le respect des procédures légales.
Des instructions fermes ont d’ores et déjà été transmises aux unités territoriales pour un suivi rigoureux des signalements. L’objectif : éviter les débordements et garantir que la lumière soit faite sur chaque affaire dans le strict cadre du droit.
« Seule la justice est habilitée à établir la culpabilité ou l’innocence des personnes interpellées », rappelle le communiqué, mettant en garde contre toute forme d’auto-justice. Les auteurs d’agressions, de violences ou d’incitations à la haine seront poursuivis conformément à la loi.
Enfin, la Police nationale appelle les leaders d’opinion, religieux et communautaires à s’impliquer activement dans la sensibilisation pour contenir la panique et préserver la cohésion sociale.
Alors que les réseaux sociaux amplifient les inquiétudes et que les tensions montent, les autorités insistent sur un mot d’ordre : vigilance, mais surtout retenue.