La corruption au Tchad : un fléau endémique, une lutte encore incertaine

Comme de nombreux pays, le Tchad n’échappe pas à la corruption, un mal profondément enraciné qui entrave son développement depuis des décennies. Soixante-quatre ans après son indépendance, ce phénomène persiste et compromet les efforts visant à faire décoller le pays, malgré ses immenses ressources naturelles.

Un système gangrené par la corruption

La corruption est omniprésente au Tchad, touchant tous les secteurs, des services publics aux grandes administrations. Le pot-de-vin s’est imposé comme une norme, ralentissant, voire bloquant, des projets de développement essentiels. Ce fléau freine non seulement les investissements, mais aggrave également la précarité des infrastructures, qu’il s’agisse de l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé ou encore à un réseau routier fonctionnel.

Loin d’être éradiquée, la corruption prospère sous l’effet de l’impunité et du laxisme judiciaire. Ceux qui devraient la combattre s’y adonnent parfois eux-mêmes, facilitant ainsi la prolifération de ce fléau. Nombreux sont les responsables qui, en quête de profits personnels, deviennent des promoteurs et complices du système, plongeant davantage le pays dans l’instabilité.

Des mesures insuffisantes pour endiguer le phénomène

Face à cette situation alarmante, les gouvernements successifs ont annoncé des mesures fortes, mais celles-ci n’ont jamais produit d’effets durables. En août 2024, les autorités de la transition ont mis en place une autorité indépendante de lutte contre la corruption et ratifié des textes juridiques en ce sens. Toutefois, ces efforts peinent à porter leurs fruits, et le Tchad demeure parmi les pays les plus corrompus selon Transparency International.

À l’occasion du 64ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays, le président Mahamat Idriss Déby Itno a réaffirmé son engagement à combattre la corruption, promettant une politique de « tolérance zéro ». Cependant, cette déclaration, bien que ferme, suscite scepticisme et interrogations : le gouvernement parviendra-t-il à appliquer concrètement ces engagements ?

L’urgence d’une action concrète et durable

Tant que l’impunité prévaudra et que la justice ne se montrera pas inflexible envers les auteurs de corruption, il sera difficile d’espérer un réel changement. La population tchadienne, excédée par cette situation, attend des actions concrètes et non plus de simples discours.

L’avenir du Tchad repose sur une véritable volonté politique et un engagement collectif pour éradiquer la corruption. Seule une lutte efficace et sans complaisance permettra d’instaurer une gouvernance transparente et d’offrir aux générations futures un pays plus juste et prospère.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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