Société : Débat sur le Divorce au Tchad : La Position du Député Djékombé François

Lors de la clôture des célébrations du 08 mars 2025, une recommandation émanant des femmes présentes a suscité un vif débat : après un divorce, la maison et la garde des enfants devraient automatiquement revenir à la femme. Une proposition qui a immédiatement interpellé le député Djékombé François, lequel a exprimé son analyse critique sur la question.

Un modèle occidental mal copié ?

Selon le député, la préservation des enfants et du patrimoine familial doit être protégée contre les dérives d’un féminisme radical et d’une émancipation excessive, souvent calqués sur des modèles occidentaux. Il souligne que le divorce ne devrait être qu’un ultime recours, et non une solution encouragée, car ses conséquences sur la stabilité familiale, et notamment sur les enfants, sont souvent désastreuses.

« La séparation brise les familles, particulièrement les enfants, qui en sont les premières victimes », affirme-t-il, mettant en garde contre une approche qui banaliserait la rupture conjugale.

Une recommandation inadaptée aux réalités tchadiennes

Djékombé François s’interroge sur l’impact d’une telle mesure dans le contexte tchadien, notamment pour les femmes rurales. « Que ferait une femme rurale d’une maison en paille que son mari lui abandonnerait avec des enfants ? » demande-t-il, soulignant que la plupart des femmes vivant en campagne ne disposent pas des mêmes infrastructures que celles en milieu urbain.

Il pose également la question des hommes possédant plusieurs maisons : « Faut-il que chaque femme divorcée obtienne systématiquement une propriété, sans considération des réalités économiques et juridiques ? »

Des débats plus essentiels à mener

Le député salue néanmoins le fait que la Journée de la Femme 2025 ait privilégié un débat de fond plutôt que les traditionnels défilés et pagnes commémoratifs. Toutefois, il insiste sur la nécessité de poser « de vrais débats de société » plutôt que de se focaliser sur des mesures qui, selon lui, ne résoudraient pas les problèmes fondamentaux des femmes tchadiennes.

Il propose plusieurs axes de réflexion : L’éducation des filles, notamment en milieu rural, pour assurer leur maintien jusqu’à l’enseignement supérieur ; L’autonomisation économique des femmes, via le soutien aux coopératives et aux groupements de transformation de produits locaux ; L’accès des femmes à la propriété foncière, un droit encore limité dans certaines localités.

Le rôle du juge et l’importance du lien familial

Djékombé François met également en garde contre l’idée d’une loi automatique conférant systématiquement maison et enfants à la femme après un divorce. « Quel serait alors le rôle du juge si la décision est déjà prise d’avance, sans tenir compte des raisons du divorce ? » interroge-t-il. Il insiste sur l’importance de préserver le lien familial plutôt que de promouvoir des mesures favorisant la séparation. « Ce qui se passe dans les séries et feuilletons télévisés n’est pas forcément un modèle à imiter », conclut-il.

Ce débat, initié lors des célébrations du 08 mars, ouvre donc une réflexion plus large sur la condition féminine au Tchad et les véritables priorités pour l’émancipation des femmes, tout en préservant l’équilibre familial.

Rédacteur en chef
Rédacteur en chef
Articles: 838

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *