CEDIRAA: 25 ans dans les efforts de lutte contre l’alcool au Tchad.

A la découverte de l’historique couronnée de grandes actions du Centre Diocésain de Recherche Action en Alcoologie (CEDIRAA)

Naissance et statut juridique

En 1999, devant l’ampleur des problèmes liés à l’alcool au sein de la population tchadienne, un petit groupe s’est retrouvé pour voir comment faire face à cette réalité. C’est ainsi qu’a démarré la Recherche-Action en Alcoologie (RAA) à Ndjamena, la capitale du Tchad. De RAA le centre est devenu en 2003 CEDIRAA, « centre diocésain de recherche action en alcoologie », soutenu depuis 2016 par l’association de droit tchadien R3A, « recherche action alcoologie et autres addictions ».

L’évolution des activités au fil des années.

En 1999, le CEDIRAA a commencé par sensibiliser jeunes et adultes aux méfaits de l’alcoolisme. Un travail d’accueil et d’écoute des personnes dépendantes à l’alcool, sans oublier leurs proches aussi en souffrance, s’est imposé comme indispensable en parallèle. En réponse aux besoins des personnes sensibilisées, l’action s’est progressivement élargie.

Depuis 2008, le CEDIRAA s’est engagé auprès de femmes productrices d’alcool local avec un accompagnement dans l’apprentissage de nouvelles activités génératrices de revenus. Depuis 2010, le centre a développé un axe de soin à travers des propositions de cures de désintoxication, des thérapies individuelles et groupales, des séances d’art-thérapie et un atelier artisanal. Les premières cures se sont déroulées en ambulatoire avant de pouvoir accéder à un espace mis à la disposition du centre à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine. Chaque mois le centre hospitalise en moyenne 5 personnes, sans distinctions de religion, d’ethnie, de sexe, d’âge.

En 2014, CEDIRAA a aussi ouvert dans le quartier de Kabalaye le CEDIBAR, un « bar sans alcool ». Ce lieu a pour objectif d’offrir un espace accueillant où chacun peut se sentir accueilli. Le cadre convivial offre la possibilité de se poser, d’être écouté, renseigné, accompagné et aussi de se détendre et même de jouer. En terme de ressources humaines, le CEDIRAA est soutenu par des bénévoles formés. C’est ainsi qu’en 2022, 18 paroisses ou vicariats de Ndjamena possède une cellule d’animateurs formés et des individuels ou membres d’associations (Leh-Dari, les enfants du parvis, Agent de désintoxication…) interviennent également pour sensibiliser. Des bénévoles ont également été formés et sont actifs dans 6 des 8 diocèses du pays. Le centre leur vient en appui matériel et des formations.

Le personnel du CEDIRAA bénéficiait de formations en addictologie, grâce à des ressources externes, complétées par la formation en interne. Il faut savoir que le module d’addictologie n’est pas enseigné au Tchad. Il y a donc une méconnaissance de ce domaine. C’est pourquoi depuis 2019 le CEDIRAA offre donc ses services pour dispenser des modules d’addictologie à du personnel soignant déjà en poste ainsi que dans des écoles formant aux métiers de la santé.

TP Mazembé
TP Mazembé
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