Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, fait face à une réalité urbaine préoccupante : l’insalubrité persistante dans plusieurs quartiers et la dégradation avancée de certaines infrastructures publiques. Dans de nombreuses rues, les ordures ménagères s’accumulent à ciel ouvert, dégageant des odeurs nauséabondes et offrant un spectacle désolant aux habitants comme aux visiteurs. Ces dépôts anarchiques, souvent situés à proximité des écoles, des marchés et des habitations, constituent un danger sanitaire réel, favorisant la prolifération de moustiques, de mouches et de maladies hydriques.
À cela s’ajoutent des réseaux d’eau endommagés et laissés à l’abandon. Dans certains quartiers, l’eau stagne pendant plusieurs jours, voire semaines, contribuant à la dégradation de la voirie, à l’entrave de la circulation et à l’augmentation des risques sanitaires. Malgré les alertes répétées des riverains, les interventions se font attendre, révélant un manque criant de suivi et de réactivité des services techniques municipaux.
La salubrité publique et l’entretien des infrastructures urbaines sont pourtant au cœur des missions fondamentales d’une municipalité. Les habitants se demandent : où sont les équipes de nettoyage ? Où sont les services chargés de la maintenance des réseaux d’eau et de la voirie ? Aujourd’hui, les populations attendent des autorités locales des actions concrètes et durables, dépassant le cadre des simples opérations ponctuelles de nettoyage.
La mise en place d’une véritable stratégie de gestion des déchets, combinée à un suivi rigoureux et à une responsabilisation claire des services municipaux, apparaît comme une urgence. Pour Abéché, une ville propre, saine et bien entretenue n’est pas un luxe : c’est un droit fondamental des citoyens et un marqueur essentiel de bonne gouvernance locale.
