Niger : les chefs traditionnels obtiennent une reconnaissance institutionnelle

Au Niger, les autorités franchissent une nouvelle étape dans l’intégration des structures coutumières à la gouvernance nationale. Le Conseil des ministres a adopté un projet d’ordonnance portant création du Conseil national de la chefferie traditionnelle (CNCT), un organe appelé à donner une voix institutionnelle aux chefs traditionnels dans la conduite des affaires publiques.


Selon le gouvernement, cette initiative vise à structurer et renforcer la participation des autorités traditionnelles aux processus de gouvernance et de développement. Longtemps considérée comme un pilier de l’organisation sociale, la chefferie traditionnelle est désormais appelée à jouer un rôle formel dans l’accompagnement de l’État, notamment dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, sociaux et culturels.


Le futur CNCT aura pour mission de représenter l’ensemble des chefs traditionnels au niveau national. Il sera également chargé d’émettre des avis et des recommandations sur des questions majeures touchant à la cohésion sociale, à la sécurité, à la culture et à la préservation du vivre-ensemble. À travers ce cadre, les autorités entendent favoriser une meilleure prise en compte des réalités locales dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.


Le Conseil national de la chefferie traditionnelle servira par ailleurs de cadre de dialogue permanent entre l’État et les autorités coutumières. Cette plateforme institutionnelle devrait faciliter les échanges, prévenir les tensions communautaires et contribuer à la recherche de solutions concertées face aux crises qui affectent certaines régions du pays.


La préservation des valeurs socioculturelles et le renforcement de l’unité nationale figurent également parmi les attributions du CNCT. Pour le gouvernement, la chefferie traditionnelle demeure un repère historique, porteur de légitimité et de sagesse, capable de contribuer efficacement à la consolidation de la paix et au développement durable du Niger.


Avec la création de cet organe, les autorités nigériennes affichent leur volonté de reconnaître pleinement le rôle des chefs traditionnels comme partenaires de l’État, tout en institutionnalisant leur participation à la vie publique.

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