La Guinée se prépare à une étape politique décisive avec l’élection présidentielle prévue ce 28 décembre. Ce scrutin est censé marquer l’aboutissement du processus de retour à l’ordre constitutionnel, engagé après la prise de pouvoir des militaires en septembre 2021 et le renversement du président Alpha Condé. Les autorités de la transition présentent ce rendez-vous électoral comme un tournant majeur pour l’avenir institutionnel du pays.
Au total, près de 6,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour départager neuf candidats officiellement retenus. Parmi eux figure le chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya, qui brigue la magistrature suprême en tant que candidat indépendant sous la bannière « Bâtir ensemble ». Sa candidature cristallise l’attention, dans un contexte où une partie de l’opinion s’interroge sur la place des autorités issues de la transition dans la compétition électorale.
Face à lui, plusieurs personnalités politiques tentent de s’imposer. Il s’agit notamment d’Abdoulaye Yéro Baldé, président du Front démocratique de Guinée et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de Makalé Camara, cheffe du Front pour l’Alliance nationale et ex-ministre des Affaires étrangères sous Alpha Condé, ou encore d’Elhadj Bouna Keita, candidat du Rassemblement pour une Guinée prospère, figure bien connue de la scène politique guinéenne. Sont également en lice Abdoulaye Kourouma, président du Rassemblement pour la renaissance et le développement, Faya Lansana Millimouno, du Bloc libéral et ancien enseignant-chercheur à l’École normale supérieure de Manéah, ainsi que Mohamed Nabé, de l’Alliance pour le renouveau et le progrès.
À cette liste s’ajoutent Mohamed Chérif Tounkara, candidat indépendant, et Ibrahima Abé Sylla, leader de la Nouvelle génération pour la République, qui a occupé le poste de ministre de l’Énergie entre novembre 2021 et août 2022. Toutefois, le climat politique demeure tendu. Plusieurs figures importantes de l’opposition ont été exclues de la course présidentielle, tandis que certaines formations politiques et organisations ont appelé au boycott du scrutin, dénonçant un processus qu’elles jugent peu inclusif.
Dans ce contexte contrasté, cette élection est perçue comme un véritable test pour la transition et pour la capacité des autorités à restaurer durablement l’ordre constitutionnel. La participation électorale, la transparence du vote et l’acceptation des résultats par l’ensemble des acteurs politiques seront déterminantes pour la stabilité politique de la Guinée dans les mois à venir.




