Madagascar : Le Président de la Refondation ouvre la concertation nationale pour préparer le retour aux élections

Le Président de la Refondation de Madagascar, le colonel Michaël Randrianirina, a annoncé l’ouverture prochaine de la concertation nationale, un rendez-vous présenté comme essentiel pour poser les bases de la transition politique. L’information a été relayée ce week-end par plusieurs médias, dont L’Express de Madagascar.

Selon le chef de l’État de transition, cette concertation vise à « démontrer notre volonté d’avancer afin que nous puissions aller vers les élections » d’ici deux ans, une échéance fixée comme horizon du retour à l’ordre constitutionnel. Toutefois, aucun agenda précis ni modalités de participation n’ont, pour l’instant, été communiqués, laissant la classe politique et la société civile dans l’attente.

Une transition née d’une crise institutionnelle

Le 14 octobre, l’Assemblée nationale avait voté la destitution de l’ancien Président Andry Rajoelina, lui reprochant notamment son absence prolongée du pays au moment où Madagascar traversait une période de fortes tensions socio-politiques. La crise s’était aggravée lorsque la Cour constitutionnelle suprême avait proposé que l’armée prenne les rênes du pouvoir pour assurer la stabilité de l’État.

C’est dans ce contexte que le colonel Michaël Randrianirina, jusque-là figure militaire peu médiatisée, a été porté à la tête du pays. Il a prêté serment le 17 octobre en qualité de Président de la période de transition, recevant pour mission de conduire Madagascar vers un nouveau cycle institutionnel.

Changement et inclusivité au cœur du discours

Dans sa toute première interview accordée à Sputnik Afrique après son investiture, Michaël Randrianirina avait affirmé vouloir impulser une dynamique nouvelle et rompre avec les pratiques qui ont fragilisé la gouvernance malgache. Il avait alors mis en avant son ambition de rassembler les forces vives et de restaurer la confiance entre institutions et citoyens.

L’ouverture de la concertation nationale s’inscrit dans cette volonté affichée de changement. Elle devrait réunir partis politiques, organisations de la société civile, représentants religieux, acteurs économiques et partenaires internationaux. Mais en l’absence d’indications précises, plusieurs observateurs demandent plus de clarté, estimant que la réussite de la transition dépendra de la lisibilité du processus.

Un pays en quête de stabilité

Madagascar, régulièrement secoué par des crises politiques depuis deux décennies, tente aujourd’hui de renouer avec un climat apaisé. L’annonce de la concertation apparaît comme une première étape vers un dialogue inclusif, même si les défis restent immenses : rétablissement de la confiance, préparation du cadre électoral, lutte contre les inégalités et relance économique.

Pour l’heure, les Malgaches attendent que le gouvernement de transition dévoile rapidement les contours de cette concertation, considérée comme la pierre angulaire du retour progressif à la normalité démocratique.


Rédacteur en chef
Rédacteur en chef
Articles: 2001

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *