À Abéché, une vague d’indignation secoue la communauté éducative après des accusations visant plusieurs chefs d’établissements scolaires. Selon de multiples témoignages concordants, des élèves auraient été extraits de leurs salles de classe en pleine journée pour être conduits à la place de l’Indépendance, où se tenait un meeting politique sans rapport avec leurs activités scolaires.
Des élèves sortis de classe et encadrés jusqu’au meetingD’après des parents et des enseignants, les apprenants auraient été regroupés puis escortés vers le rassemblement par certains responsables scolaires, sans que les familles n’aient été informées. Cette interruption brusque, en dehors de tout cadre pédagogique, a paralysé les cours.
« On a interrompu les cours sans raison valable. L’école n’est pas une réserve électorale », s’indigne un enseignant, dénonçant une dérive qui, selon lui, s’installe dans la durée.
Parents en colère et accusations d’abus d’autoritéChez les parents, l’émotion est vive. Beaucoup estiment que cet acte porte atteinte au droit des enfants à une éducation protégée et neutre.
« Nos enfants viennent pour apprendre, pas pour remplir des foules », lâche un père, affirmant envisager de saisir les autorités provinciales.
Silence des autorités, justification contestée
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée au niveau de la délégation régionale de l’Éducation. Les chefs d’établissements concernés évoqueraient une « instruction venue d’en haut », une explication qui laisse sceptiques plusieurs observateurs et relance les interrogations sur la chaîne de responsabilité.
Un débat relancé sur la politisation de l’école
Cet épisode remet une fois de plus en lumière les craintes liées à l’instrumentalisation du milieu scolaire. Pour de nombreux acteurs éducatifs, il s’agit d’un signal d’alarme : l’espace scolaire, déjà fragilisé, doit rester un lieu d’apprentissage, à l’abri des pressions et des agendas politiques.
