Niger : l’État annonce des poursuites contre Orano après la découverte de 400 tonneaux de carottes radioactives

Les tensions entre Niamey et le groupe nucléaire français Orano franchissent un nouveau cap. Les autorités nigériennes ont annoncé leur intention d’engager des poursuites judiciaires après la découverte d’environ 400 tonneaux de carottes radioactives abandonnés à l’air libre dans le nord du pays, une zone historiquement exploitée pour son uranium.

Selon les premiers éléments communiqués par les services techniques, ces matériaux présentent un niveau de radioactivité particulièrement élevé, constituant une menace directe pour les populations locales, le bétail ainsi que pour l’équilibre environnemental de la région. Leur présence à ciel ouvert, sans protection ni signalisation, soulève de graves interrogations sur la gestion des déchets liés aux anciennes activités minières.

Pour Niamey, cette affaire marque un point de non-retour. Les autorités affirment vouloir saisir la justice afin d’obtenir réparation pour les préjudices constatés. « Les populations ont été exposées à un danger extrême et l’environnement a été fortement dégradé. Nous attendons qu’Orano rende des comptes », indique une source gouvernementale.

Cette nouvelle affaire intervient dans un contexte de relations déjà fortement dégradées entre le Niger et Orano, après la rupture du partenariat historique sur l’exploitation de l’uranium. Le pays, qui a choisi de reprendre le contrôle total de ses ressources stratégiques, accuse désormais le groupe français de négligences graves ayant laissé derrière elles un héritage toxique.

Les autorités assurent qu’une enquête complète est en cours pour déterminer l’origine exacte des tonneaux, les conditions de leur abandon et les responsabilités engagées. En parallèle, des équipes spécialisées en radioprotection ont été dépêchées sur place afin d’évaluer les risques sanitaires et environnementaux à court et long terme.

Alors que le Niger cherche à redéfinir sa souveraineté sur son secteur minier, cette découverte pourrait devenir un nouveau dossier explosif dans les relations avec la France, alimentant le débat sur l’héritage et la gestion des activités nucléaires étrangères sur le continent africain.


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