Le Niger franchit une nouvelle étape décisive dans la reconquête de sa souveraineté économique. En rompant son partenariat historique avec le groupe français Orano, le pays a repris le contrôle total de l’exploitation et de la commercialisation de son uranium, l’une de ses principales richesses naturelles et un levier géopolitique majeur.
Fin d’une ère, début d’un contrôle intégral
La résiliation de l’accord avec Orano marque la fermeture d’un chapitre de plusieurs décennies au cours desquelles l’entreprise française jouait un rôle central dans l’extraction de l’uranium nigérien. Désormais, Niamey entend gérer directement la vente de cette ressource stratégique, en négociant avec les acheteurs internationaux aux prix conformes aux standards du marché mondial.
Une étape historique a récemment été franchie : plus de 1 050 tonnes d’uranium ont quitté la mine d’Arlit, illustrant ce tournant majeur. Ce premier acheminement sous contrôle national est également le fruit de la nationalisation de la Somaïr, décidée après la transition politique de 2023. L’objectif affiché est clair : garantir que les bénéfices de l’exploitation profitent avant tout au peuple nigérien.
Des garanties face aux inquiétudes françaises
Alors qu’Orano a exprimé des inquiétudes sur les conditions de transport et de sécurité, les autorités nigériennes assurent respecter strictement les normes internationales. Niamey affirme être pleinement capable d’assurer seule la gestion sécurisée d’une filière aussi sensible que celle de l’uranium.
Cette mise au point vise à montrer que la souveraineté retrouvée ne rime pas avec improvisation, mais avec responsabilité et professionnalisme. Le Niger entend prouver qu’il dispose des compétences et des infrastructures nécessaires pour encadrer ce secteur stratégique.
Diversification diplomatique et repositionnement géopolitique
Dans un contexte mondial où l’énergie nucléaire retrouve de l’importance, le Niger cherche à diversifier ses partenariats afin de ne plus dépendre d’un seul acteur. Plusieurs discussions sont en cours avec de grandes puissances telles que la Turquie, l’Iran et la Russie, dans le cadre d’une politique d’ouverture stratégique.
En multipliant les débouchés et les alliances, Niamey ambitionne de devenir un acteur souverain reconnu du marché mondial du nucléaire. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de sécuriser durablement les revenus issus de l’uranium tout en renforçant la place géopolitique du pays.




