À quatre jours d’un rendez-vous continental majeur, le Mouvement du 6 Juin (M66) annonce une grande mobilisation populaire le 8 décembre 2025 pour dénoncer les 20 ans de pouvoir du président Faure Gnassingbé. Une date loin d’être anodine : elle coïncide avec l’ouverture, à Lomé, du 9ᵉ Congrès panafricain, un événement d’envergure internationale que le collectif souhaite mettre à profit pour attirer l’attention sur la situation politique togolaise.
Né il y a seulement six mois sur les réseaux sociaux, le M66 s’est rapidement imposé comme une force de contestation émergente. Sans structure hiérarchique formelle, sans leader officiel ni porte-parole identifié, le mouvement s’organise de manière décentralisée, reposant sur la dynamique numérique, la mobilisation de la jeunesse et l’implication active de la diaspora. Pour ses membres, cette souplesse organisationnelle constitue une force, permettant d’éviter la personnalisation du mouvement et de maintenir une pression sociale constante.
Dans un communiqué, le collectif fustige ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » du régime, critiquant en particulier la récente réforme constitutionnelle qui instaure un régime parlementaire. Selon le M66, cette révision ne fait que renforcer la longévité du pouvoir en place, en offrant au président Faure Gnassingbé un moyen de conserver une influence politique majeure malgré les contestations internes et les appels internationaux à davantage d’ouverture démocratique.
En choisissant le 8 décembre, le mouvement entend lier sa mobilisation à un débat continental sur l’avenir politique de l’Afrique, espérant que cette convergence des agendas amplifie ses revendications. À l’approche de la manifestation, le M66 mise sur la visibilité numérique et l’indignation populaire pour transformer cette journée en un moment clé de la contestation togolaise. Le gouvernement, pour l’heure silencieux, devra gérer une mobilisation annoncée comme l’une des plus importantes de ces dernières années.




