Le Nigeria a officiellement accordé l’asile politique à Fernando Dias da Costa, figure majeure de l’opposition en Guinée-Bissau et candidat lors du dernier scrutin présidentiel. L’annonce a été faite ce lundi par la diplomatie nigériane, confirmant que l’opposant est désormais protégé au sein de l’ambassade du Nigeria à Bissau.
Selon le ministre nigérian des Affaires étrangères, cette mesure exceptionnelle intervient après des « menaces sérieuses » visant Dias da Costa dans le contexte hautement instable qui secoue la Guinée-Bissau depuis la tentative de coup d’État de la semaine dernière. Abuja affirme avoir agi « pour préserver la vie d’un acteur politique essentiel » et contribuer à l’apaisement d’un climat politique déjà très tendu.
Le Nigeria, acteur influent au sein de la CEDEAO, dit inscrire cette décision dans sa volonté de soutenir les efforts régionaux pour stabiliser le pays et favoriser un retour rapide à l’ordre constitutionnel. L’organisation ouest-africaine a, ces derniers jours, multiplié les consultations afin d’éviter une détérioration supplémentaire de la situation.
À Bissau, cette protection offerte à l’opposant pourrait avoir des répercussions politiques significatives. Si les autorités de transition n’ont pas encore officiellement réagi, plusieurs observateurs y voient un signal fort envoyé aux acteurs politiques bissau-guinéens : la région entend jouer un rôle direct pour éviter tout dérapage et garantir le respect des droits fondamentaux.
Dans un pays régulièrement secoué par des crises politiques et des interventions militaires, l’affaire Dias da Costa rappelle la fragilité des institutions bissau-guinéennes et la nécessité d’un engagement régional pour accompagner une sortie de crise durable.




