La direction du Mouvement du 23 mars (M23) a opposé une fin de non-recevoir à la demande du gouvernement congolais visant la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma, aujourd’hui sous contrôle des rebelles et totalement inactif. L’information a été rapportée par le média congolais Actualité, confirmant l’impasse persistante autour de ce site stratégique du Nord-Kivu.
Selon le média, les autorités de Kinshasa espéraient obtenir une reprise rapide du fonctionnement de la plateforme aéroportuaire, indispensable à l’acheminement de l’aide humanitaire pour les centaines de milliers de déplacés affectés par les combats. La demande gouvernementale s’inscrivait dans une directive formulée la semaine dernière par le président Félix Tshisekedi lors du Conseil des ministres. Il avait alors instruit son équipe d’“assurer la reprise des activités de l’aéroport de Goma d’ici la fin de l’année”.
Mais le M23, qui contrôle plusieurs axes autour de la ville et a renforcé sa présence militaire dans la région, a rejeté cette exigence. Le mouvement n’a pour l’instant donné aucun signal ouvrant la voie à une négociation sur la gestion ou l’utilisation du site aéroportuaire, malgré l’urgence humanitaire.
Cette situation accroît l’inquiétude des organisations humanitaires, pour lesquelles l’aéroport de Goma représente l’un des principaux corridors logistiques permettant d’acheminer vivres, médicaments et matériel aux populations déplacées. Sans sa réouverture, les opérations de secours restent fortement limitées, dans un contexte où les violences se poursuivent.
Le bras de fer entre Kinshasa et le M23 interroge désormais sur la capacité du gouvernement congolais à faire respecter son calendrier et sur les marges de manœuvre diplomatiques encore disponibles pour éviter une aggravation de la crise humanitaire au Nord-Kivu. Alors que l’année touche à sa fin, la pression s’intensifie pour trouver une issue à ce blocage aux conséquences potentiellement dramatiques pour les civils.
