Afrique : un record historique de 72.000 tonnes d’amandes de cajou exportées en 2024 pour la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire vient de franchir un cap majeur dans la transformation locale de l’anacarde. Selon les chiffres officiels publiés par la Direction générale des douanes, le pays a exporté 72.000 tonnes d’amandes de cajou en 2024, soit une progression spectaculaire de 52 % par rapport à 2023. Il s’agit d’un record historique, et d’une performance cinq fois supérieure à celle enregistrée en 2020.

Derrière ce bond, un facteur clé : l’explosion du nombre d’unités de transformation. « Nous sommes passés de 17 usines en 2016 à plus de 35 aujourd’hui, grâce à des investissements publics et privés massifs », souligne le ministère de l’Agriculture. Cette capacité industrielle renforcée permet désormais au pays de valoriser une partie croissante de sa production au lieu de l’exporter à l’état brut.

Les retombées financières sont à la hauteur de l’effort : 249,1 milliards de francs CFA, soit environ 440,5 millions de dollars, ont été générés par les exportations d’amandes de cajou en 2024. Cela représente une hausse de 95 % en un an.

Pour autant, le chemin vers une véritable transformation locale reste encore long. Les amandes de cajou ne pèsent que 30 % des revenus totaux de la filière, estimés à 728,1 milliards de francs CFA en 2024. Le reste provient toujours de la vente de noix brutes, majoritairement destinées aux marchés asiatiques pour y être transformées.

Le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) entend changer cette équation. L’institution mise sur des partenariats renforcés avec des opérateurs locaux et internationaux et sur le développement de « projets industriels en cascade », visant à attirer davantage d’investissements et de technologies de transformation. Son objectif est clair : transformer 50 % de la production nationale de noix de cajou sur le sol ivoirien d’ici 2030, alors que le taux actuel reste inférieur à 20 %.

Cette ambition s’inscrit dans la stratégie plus large d’industrialisation du pays, qui cherche à monter en puissance sur l’ensemble de ses filières agricoles stratégiques, du cacao au caoutchouc. L’anacarde, longtemps considérée comme une matière première d’exportation brute, devient désormais un levier de création de valeur ajoutée, d’emplois et de recettes fiscales.

Si la dynamique se poursuit, la Côte d’Ivoire pourrait non seulement consolider sa place de premier producteur mondial de noix de cajou, mais aussi devenir un acteur majeur de la transformation industrielle de la filière, un enjeu crucial dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel.

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