Sarh : la CNDH du Moyen-Chari dénonce la séquestration de 18 jeunes dans un centre coranique

L’Antenne provinciale de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) du Moyen-Chari a exprimé une vive indignation après la découverte de dix-huit jeunes enchaînés dans un centre d’apprentissage coranique du quartier Kemkian, dans le 5ᵉ arrondissement de Sarh. Les victimes, âgées de 16 à 25 ans, auraient été retenues dans ces conditions depuis plus d’un an pour certaines.

L’Antenne provinciale de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) du Moyen-Chari a exprimé une vive indignation après la découverte de dix-huit jeunes enchaînés dans un centre d’apprentissage coranique du quartier Kemkian, dans le 5ᵉ arrondissement de Sarh. Les victimes, âgées de 16 à 25 ans, auraient été retenues dans ces conditions depuis plus d’un an pour certaines.

Selon les premières informations recueillies, les jeunes concernés proviendraient de plusieurs provinces du Tchad, notamment N’Djamena, le Chari-Baguirmi et le Ouaddaï. Il ressort également que certains auraient été livrés volontairement par leurs parents, tandis qu’un militaire figure parmi les personnes séquestrées. La CNDH qualifie ces révélations de « gravité exceptionnelle ».

Dans son communiqué, l’Antenne provinciale condamne « avec la plus grande fermeté » toutes les formes de séquestration, d’enchaînement, de maltraitance et de traitements dégradants infligés à ces jeunes, en rappelant qu’ils constituent une violation flagrante de la Constitution tchadienne, des lois nationales et des instruments internationaux relatifs aux droits humains.

La CNDH salue l’ouverture d’une enquête par les autorités et exige qu’elle soit « rapide, indépendante et exhaustive », afin d’identifier et traduire en justice les responsables, y compris les complices qui auraient permis ou ordonné l’enchaînement des victimes. L’institution appelle également à une prise en charge immédiate médicale, psychologique et sociale des jeunes libérés, ainsi qu’à leur réhabilitation et leur réintégration dans des conditions garantissant leur dignité.

Rappelant que « l’éducation, quelle que soit sa nature, ne doit en aucun cas s’exercer au détriment de la liberté, de l’intégrité physique ou de la dignité humaine », la CNDH souligne qu’aucun motif religieux, culturel ou familial ne peut justifier de telles pratiques.

L’Antenne provinciale du Moyen-Chari affirme par ailleurs son engagement à documenter les faits, accompagner les victimes et suivre de près le déroulement de la procédure. Elle appelle enfin les leaders religieux, communautaires, éducatifs ainsi que les familles à promouvoir des pratiques respectueuses des droits fondamentaux des enfants et des jeunes.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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