L’Afrique fait face à la pire épidémie de choléra depuis un quart de siècle, a alerté le directeur général du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CACM), Jean Kaseya, lors d’un point de presse en ligne. « Plus de 300.000 cas d’infection ont été enregistrés sur le continent cette année, ainsi que plus de 7.000 décès », a-t-il déclaré, soulignant une hausse de plus de 30 % par rapport à l’année précédente.
Cette flambée s’étend aujourd’hui à plusieurs régions, touchant notamment des pays déjà fragilisés par des crises humanitaires ou climatiques. Les autorités sanitaires évoquent un cumul de facteurs aggravants. Pour Jean Kaseya, « les principales causes de cette situation sont l’infrastructure fragile d’approvisionnement en eau et les conflits persistants ».
L’accès à l’eau potable demeure limité dans de nombreux États, en particulier dans les zones rurales et les camps de déplacés internes. Les conflits armés, quant à eux, perturbent les services publics et entravent les campagnes de vaccination et de sensibilisation. Le CACM estime que l’expansion rapide de la maladie s’explique aussi par la mobilité des populations et par les inondations récurrentes liées au changement climatique, qui favorisent la contamination des sources d’eau.
Face à l’urgence, les autorités continentales appellent à une mobilisation immédiate. Des campagnes de vaccination orale sont en cours, mais la demande excède largement les stocks disponibles. Plusieurs organisations humanitaires signalent également un manque de produits médicaux essentiels, dont les solutions de réhydratation orale et les antibiotiques.
Selon les experts, l’épidémie pourrait continuer de progresser sans un effort concerté des gouvernements africains et de la communauté internationale. Le CACM plaide pour des investissements durables dans les réseaux d’eau et d’assainissement, l’amélioration des capacités de surveillance épidémiologique et une réponse coordonnée en cas de flambée.
Alors que le nombre de cas ne cesse d’augmenter, la lutte contre le choléra redevient une priorité de santé publique en Afrique. Le directeur du CACM a lancé un appel clair : « Il est urgent de renforcer les infrastructures, d’assurer l’accès à l’eau potable et de mettre fin aux crises qui favorisent la propagation de la maladie. Sans cela, le choléra continuera à tuer silencieusement. »




