Au Mali, la menace sécuritaire se renforce à un rythme préoccupant. Selon des données rapportées par le site d’actualité Africanews, lui-même citant l’ONG Acled, au moins 22 étrangers ont été enlevés au cours des six derniers mois, contre 13 pour toute l’année 2022. Une progression nette qui traduit l’intensification des activités criminelles et djihadistes dans un pays déjà fragilisé par plus d’une décennie de violences.
Parmi les personnes kidnappées figurent des ressortissants chinois, égyptiens, émiratis, indiens, iraniens, ainsi que des citoyens issus des pays des Balkans. Une diversité de nationalités qui montre que personne n’est véritablement épargné, qu’il s’agisse d’expatriés travaillant dans les secteurs économiques, de techniciens ou de collaborateurs des projets de développement.
Selon Africanews, les rançons constituent désormais une source de revenus à part entière pour les groupes djihadistes opérant dans plusieurs régions du Mali. Le phénomène s’est progressivement institutionnalisé, devenant une stratégie à la fois lucrative et dissuasive. Les enlèvements servent ainsi non seulement à financer leurs opérations, mais aussi à exercer une pression directe sur les autorités et leurs partenaires internationaux.
Le média souligne par ailleurs que ces actes visent à freiner les investissements étrangers, indispensables à l’économie malienne. Dans un contexte où l’insécurité demeure le premier facteur de risque, de nombreuses entreprises et institutions hésitent à déployer leurs équipes sur le terrain. Les groupes armés cherchent ainsi à accentuer l’isolement du pays, tout en fragilisant davantage son développement économique.
Alors que le Mali tente de restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire et de relancer son attractivité économique, la recrudescence des enlèvements apparaît comme un défi majeur, aux implications diplomatiques, sécuritaires et économiques. Les observateurs estiment que la tendance pourrait se poursuivre si des mesures fortes ne sont pas prises pour sécuriser les zones les plus exposées et protéger les travailleurs étrangers.




