Soudan : l’ONU dénonce une guerre « brutale et inhumaine » et réclame un accès humanitaire immédiat au Darfour

Le chef des opérations humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, a qualifié la guerre qui ravage le Soudan depuis plus de deux ans de « brutale et inhumaine », appelant les parties belligérantes à garantir un accès humanitaire sécurisé et à protéger les civils ainsi que les travailleurs humanitaires. Ces déclarations fortes ont été faites jeudi lors d’une visite d’inspection dans la région du Darfour, épicentre du conflit.

Le chef des opérations humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, a qualifié la guerre qui ravage le Soudan depuis plus de deux ans de « brutale et inhumaine », appelant les parties belligérantes à garantir un accès humanitaire sécurisé et à protéger les civils ainsi que les travailleurs humanitaires. Ces déclarations fortes ont été faites jeudi lors d’une visite d’inspection dans la région du Darfour, épicentre du conflit.

Selon le site de l’ONU, Fletcher poursuit une tournée d’une semaine entamée mardi à Port-Soudan. Après une nuit passée à Geneina, capitale du Darfour-Occidental, il s’est rendu à Zalingei, au Darfour-Central, avant de poursuivre son déplacement vers le Darfour-Est. Un itinéraire à haut risque qui lui a permis de constater l’ampleur de la catastrophe humanitaire.

Depuis avril 2023, les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont plongé le pays dans une spirale de violence extrême. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et près de 13 millions d’habitants ont été forcés de fuir leur foyer, faisant de cette crise l’une des plus graves crises de déplacement au monde.

« Nous venons de quitter Zalingei après avoir passé la nuit à Geneina avec nos collègues du Conseil norvégien pour les réfugiés », a témoigné Fletcher. « Nous nous enfonçons davantage dans le Darfour, vers l’épicentre du conflit, où nous avons constaté des exécutions de masse, des déplacements massifs de population, des viols de masse et même la famine. » Face à cette situation dramatique, il a insisté : « Nous devons pouvoir acheminer notre aide vitale. »

Le responsable onusien a confié avoir également rencontré, à Port-Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan et plusieurs autorités locales, avant d’engager des discussions avec les FSR dans l’espoir d’obtenir des garanties pour un accès humanitaire complet. « L’ONU ne peut rester à distance. Nous devons être aux côtés des populations que nous servons », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de protéger les civils et les équipes humanitaires.

La situation au Darfour s’est aggravée depuis la prise de contrôle d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, par les FSR le 26 octobre dernier. Le groupe, accusé de massacres, contrôle désormais les cinq États du Darfour, tandis que l’armée soudanaise tient la plupart des 13 autres États du pays, dont Khartoum. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait état de plus de 99 000 personnes récemment déplacées d’El-Fasher et des villages voisins.

Alors que la communauté internationale intensifie ses appels à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire sans entrave, la visite de Tom Fletcher rappelle l’urgence croissante d’une action concertée pour protéger les populations prises au piège de l’un des conflits les plus meurtriers du continent.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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